La résine au chewing-gum… On a toujours mâché aux quatre coins du monde, de la résine d’arbre, du tabac, du bétel… Les Américains ont eu l’idée géniale d’en faire une industrie. Retour aux sources…Dans la mémoire des français, la découverte du “chewing-gum” remonte à la Libération : des GI’s, fraîchement débarqués et distribuant, d’un geste fraternel, des drôles de bonbons aux enfants. Jeunesse et bonheur d’être ensemble. C’est déjà l’image de la campagne publicitaire Hollywood Chewing-gum lancée en 1958…

La tradition de la gomme à mâcher est pourtant beaucoup plus ancienne. Au temps de Platon, déjà, soit quatre cents ans avant JC, les Grecs mâchaient la résine qui s’écoule de l’écorce du lentisque, et les Indiens d’Amazonie chiquaient de petites boulettes de tabac, comme l’ont fait aussi les Européens, dès que le tabac franchit l’Atlantique, vers 1560.

Les Mayas, eux, il y a plus de mille ans, obtenaient leur friandise en faisant sécher le “chicle” (qui a donné chique), c’est-à-dire la sève du sapotier, un arbre originaire du Yucatan. Une habitude qui a eu la vie dure, puisque, si l’on en croit la petite histoire, ce serait Antonio Lopez, un général mexicain réfugié à New York vers 1860, qui aurait inspiré avec sa curieuse manie de mâcher son chicle, l’Américain Thomas Adams, créateur de la première usine de chewing-gum. Sa trouvaille : faire venir quelques sacs du “Trésor de Mexico”, y incorporer du sucre et le sectionner en petits morceaux…

Dès 1917 en fait, la pâte à mâcher est arrivée en France, par l’intermédiaire des troupes américaines du Général Pershing mais il faut attendre 1952 pour voir naître notre première usine de fabrication, grâce à un ancien GI qui importe le chewing-gum à la chlorophylle sous la marque Hollywood. Succès sans controverse, surtout depuis l’apparition du chewing-gum sans sucre, intégré à la grande distribution en 1986.

Dans nos chewing-gums d’aujourd’hui, la gomme de base ne provient plus du sapotier (un arbre devenu trop rare), mais d’un mélange, obtenu dans un pétrin de boulangerie (élastomères qui déterminent l’élasticité, cires au pouvoir anti-collant, minéraux, anti-oxydant et résines) auquel on ajoute du sucre glacé ou des édulcorants, du sirop de glucose, des arômes, des colorants… On malaxe à haute température, on conditionne en tablettes ou dragées.

Une industrie florissante. Avec plus de 6 milliards de chewing-gums consommés chaque année, la France est aujourd’hui le second pays producteur et consommateur de pâte à mâcher, juste derrière les Etats-Unis.
Dernière évolution, les chewing-gums sans sucre participent à l’hygiène bucco-dentaire. Ils favorisent la salivation ; et la salive est un grand agent protecteur naturel contre la carie. Elle contient des agents protecteurs (lysosymes, immunoglobulines), qui lui donnent des propriétés anti-bactériennes.
Ils contiennent du xylitol, qui combat les attaques acides et prévient le développement de certaines bactéries.
Le bicarbonate qui entre dans sa composition neutralise l’acidité en bouche et combat la mauvaise haleine.

Bien entendu, il ne remplace pas le brossage.

 

© Docteur Bilger Jean-Jérôme, Chirurgien-dentiste à Nice